Aujourd'hui perdus, les Phénomènes d’Aratos connurent dans l’Antiquité une grande fortune et sont cités notamment par Cicéron. La traduction qu’en fit Avienus est le seul texte qui nous permet d’apprécier Les Phénomènes dans leur totalité et fournit un bel exemple de cette poésie scientifique dont Hésiode et Virgile furent les modèles. Ce long poème a pour ambition de décrire les constellations et même de prédire certains phénomènes météorologiques tout en relatant les légendes concernant les étoiles, les catastérismes. Le foisonnement prosopographique du Bas Empire est tel que, malheureusement, l’identité d’Avienus reste obscure: tout au plus peut-on affirmer que le traducteur d’Aratos a vécu au milieu du IV° siècle, et qu’il a écrit son poème à un âge avancé.
Notre édition présente les différentes hypothèses relatives à Avienus, notamment celles d’A. Cameron et de J. Matthews. Une comparaison du texte d’Avienus à l’œuvre d’Aratos est proposée au lecteur et laisse apparaître l’originalité d’Avienus, qui, selon les critères antiques, ne s’est pas contenté de traduire le poème d’Aratos, mais l’a considérablement enrichi et modifié. Le plan du poème est assorti de judicieuses pistes de lecture tandis que la tradition manuscrite est relatée avec précision. La double inscription faisant allusion à Avienus ainsi que l’Astrologie cométaire d’Avienus sont proposées en appendice. L’ouvrage est en outre enrichi de notes complémentaires ainsi que d’un Index Nominum, d’un Index prognosticorum et d’un tableau synoptique.