Précepteur puis ministre de Néron, l'empereur tyrannique et sanguinaire, la cause pourrait être entendue : Sénèque paya au prix fort sa trop grande flagornerie et son aveuglement. Son suicide sera son échec. Ce serait oublier et l’homme et l’époque, ce serait ignorer une œuvre exemplaire. Les Lettres à Lucilius, véritable monument de la pensée antique, nous présentent Sénèque presque à nu, sans fard, et s’exerçant à la sagesse : « C’est d’ âme qu’il faut changer, non de climat. » En offrant au lecteur, sans ambages, l’exemple de sa vie, il l’exhorte à une conversion pressante à la philosophie. « Pas un ne se demande s’il vit bien, mais s’il aura longtemps à vivre. Cependant tout le monde est maître de bien vivre ; nul, de vivre longtemps » (Lettre 22, 17).
Texte établi par F.Préchac, traduit par H.Noblot
Introduction de François L'Yvonnet