La réflexion sur le stoïcisme, occupe, chez Plutarque, une place beaucoup plus importante que ne le laissent supposer les écrits d'orientation aristotélicienne que nous avons conservés : des huit écrits expressément dirigés contre les Stoïciens, seuls trois nous sont parvenus. A ceux-ci s'ajoutent les opuscules consacrés, en tout ou en partie, à une réfutation des doctrines stoïciennes, sans que leur titre l'indique explicitement, comme c'est le cas, par exemple, pour le traité Sur la vertu éthique. Dans les deux traités, Sur les contradictions stoïciennes et Synopsis du traité « Que les stoïciens tiennent des propos plus paradoxaux que les poètes, Plutarque se prend au jeu de la critique littéraire et philosophique, en citant et en réfutant point par point les théories du Portique. Le Sur les contradictions stoïciennes se propose de chercher, dans le texte de Chrysippe, les propositions contradictoires en les citant, et, par conséquent, constitue pour nous une source majeure pour la connaissance des textes, aujourd’hui perdus, du philosophe. Le Synopsis du traité « Que les stoïciens tiennent des propos plus paradoxaux que les poètes compare la figue du sage stoïcien à celle des héros de la poésie, tel qu’Ulysse ou Héraclès, en montrant que ce sage idéal n’a pas même cette cohérence dans l’invraisemblable que l’on peut trouver dans les fictions des poètes.
Notre édition regroupe en un volume ces deux traités et fournit, dans une notice éclairante, tous les éléments nécessaires à la compréhension des dogmes auxquels Plutarque se réfère. La question des sources est abordée, de même que le problème relatif à la place, dans l’œuvre de Plutarque, de ces deux traités. L’histoire de la tradition manuscrite est relatée de manière synthétique. Des notes accompagnent la lecture et sont assorties, en fin d’ouvrage, d’un abondant commentaire.