Favorinos d'Arles fut un des plus fameux intellectuels grecs du IIème siècle après J.-C. et l’un des représentants les mieux cotés de la Seconde Sophistique. La fortune littéraire en a décidé autrement car rares sont les textes qui nous sont parvenus. Bien que d’origine celte, son talent et sa passion, pour le grec en firent l’un des plus grands orateurs de son temps, et, pour nous, l’incarnation de l’homme de lettres idéal de cette période. Sa renommée, immense, s’étendait à la fois à Rome et à Athènes, et lui valut de multiples statuts, et un nombre encore plus grand d’ennemis. Il eut Plutarque pour maître et fit d’Aulu-Gelle et d’Hérode Atticus ses émules. Homme de contrastes plus que de convictions, il était aussi raffiné que décadent, adepte de l’érudition autant que du franc-parler. Ce dernier attira sur lui la colère de l’empereur Hadrien, qui le condamna à un exil dont il ne revint qu’avec l’accession au pouvoir d’Antonin.
Notre édition, dont est ici présenté le premier tome, rassemblera en trois volumes l’ensemble de textes relatifs à Favorinos d’Arles. Le volume comporte les témoignages, tant grecs que latins, sur Favorinos, ainsi que deux de ses discours, Aux Corinthiens, éloge paradoxal de la cité et Sur La Fortune, réflexion sur la divinité la plus célébrée depuis la période hellénistique et allusion ironique aux vicissitudes de son propre sort. La remarquable introduction générale est une somme qui n’a rien à envier à l’idéal d’érudition et de pluralité des savoirs de la Seconde Sophistique : tous les renseignements sur l’auteur et sur la période sont non seulement donnés, mais judicieusement analysés. Le lecteur soucieux d’approfondir trouvera un panorama de la Seconde Sophistique, une étude précise de la langue et du style de Favorinos, ainsi qu’un historique complet de la tradition manuscrite. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin de volume, par des notes complémentaires. L’ouvrage est en outre enrichi d’une bibliographie récente et d’un Index Nominum et Ethnicorum.