Le discours Sur les forfaitures de l'ambassade est un des plaidoyers de Démosthène qui a été le plus admiré par la postérité. L'éloquence de l'orateur athénien se distingue dans ce discours par la vigueur du ton et la sincérité des sentiments. Ce texte constitue un témoignage littéraire précieux sur la vie politique en démocratie ainsi qu'un document de première importance sur une période de crise politique dans le monde grec antique. Démosthène attaque dans cette plaidoirie son rival Eschine au sujet de la politique expansionniste de l'ennemi d'Athènes, Philippe de Macédoine. L'objet du conflit entre les deux orateurs concerne une ambassade athénienne auprès de Philippe à laquelle tous deux ont participé. Démosthène accuse Eschine sur trois points : il lui reproche d'avoir soutenu la paix de Philocrate, honteuse et néfaste pour Athènes. Il l'accuse d'avoir fait perdre du temps à l'ambassade, ce qui fit que la Thrace fut perdue au profit de Philippe. Enfin, il lui reproche d'avoir fait de faux rapports aux Athéniens en leur promettant que Philippe n'abattrait pas les Phocidiens qui étaient leur alliés, ce qu'il fit en fin de compte. Le discours de Démosthène est un chef-d'œuvre d'éloquence : par une argumentation rigoureuse, l'orateur démontre dans une première partie qu'Eschine, par les faux rapports qu'il a fait au peuple athénien est responsable des dangers présents. Il montre qu'Eschine est coupable de trahison du fait de son dévouement à Philippe. La seconde partie du discours s'apparente à une harangue : le style de Démosthène s'élève vers des principes de politique générale pour donner lieu à une invective contre les traîtres.
Le troisième volume des Plaidoyers politiques de Démosthène présenté dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec du discours Sur l'ambassade accompagné de la traduction en français de Georges Mathieu. Le texte est précédé d'une notice rappelant le contexte historique et les enjeux politiques du discours et revenant sur la tradition manuscrite du texte.