Sur la toile de fond de la théologie négative, tissée par la discussion des apories que soulèvent les notions de l'ineffable et de l'un, Damascius, le dernier diadoque de l'École d'Athènes, élaboreson système métaphysique, sans se départir de la rigueur de sa méthode aporétique, qui est une critique radicale du langage à l'intérieur des coordonnées fixées par le Parménide de Platon et par les Oracles Chaldaiques.
Damascius, dans une enquête unique par son ampleur et son originalité questionne tour à tour Porphyre, Jamblique, Syrianus et Proclus sur les principes ; il examine les problèmes que pose, en dérivation de l'un, la formation de la trinité ; de l'un-tout (la limite), du tout-un (l'infini) et de l'unifié (le mixte ou l'être). Lien a priori entre l'un-tout et le tout-un, l'unifié est le principe de constitution de tout ordre et de toute réalité. Damascius étudie sa nature de mixte originaire et autoconstituant, d'être exemplaire et de premier intelligible. Cette notion lui permet de pas au crible, pour la mieux fonder, la problématique néoplatonicienne de la manence, de la procession et de la conversion. Les divers niveaux d'unification de la pluralité intelligible l'amènent à construire une théorie générale des éléments, des parties et des formes Au passage, de nombreux textes, capitaux du point de vue de l'ontologie et de la doctrine de la connaissance, font regretter qu'ils aient été inconnus du Moyen Âge et qu'ils le demeurent pour beaucoup de nos contemporains