Le commentaire édité dans cet ouvrage date du Ve s., mais nous est parvenu sous la forme de scolies attribuées à Sopatros dans une compilation, datant probablement du VIe s., de divers commentaires au traité d’Hermogène Sur les états de cause. Ces scolies ne sont pas de Sopatros, commentateur du IVe s., lui-même, mais une reprise parcellaire, au Ve s., du commentaire de ce dernier, avec des compléments qui sont autant de mises à jour.
Depuis Sopatros en effet les commentaires sur le sujet se sont multipliés. On connaît ceux d’Eustathe, de Georges d’Alexandrie, de Syrianus (tous édités aux Belles-Lettres). Pour qui s‘intéresse à la question et à la vie intellectuelle de cette époque, il est intéressant de suivre l’approfondissement d’une doctrine alors essentielle. Il faudrait ici parler de cours, plutôt que de commentaires : ils sont l’œuvre de professeurs soucieux de donner à leurs élèves la maîtrise du discours d’école. Ce que montre surtout le travail du Pseudo-Sopatros, c’est l’effort de clarification, parfois subtile, des concepts, qui est en même temps une éducation de la pensée, et la mise en œuvre d’un savoir-faire pédagogique.