L’ouvrage de I. et P. Hadot constitue une introduction au Manuel d’Epictète, œuvre stoïcienne majeure du iie siècle de notre ère, ainsi qu’au commentaire du Manuel rédigé trois siècles plus tard par le néoplatonicien Simplicius. Une approche d’ensemble de ces œuvres, de leurs caractéristiques formelles et doctrinales, ainsi que l’étude de quelques thèmes choisis (la distinction de « ce qui dépend de nous » et de « ce qui ne dépend pas de nous », les paraboles de l’escale et du banquet, le rapport entre religion et philosophie) permettent de cerner des postures philosophiques fondamentales, touchant la question de la piété, celle du destin et du libre arbitre, ou encore de notre rapport aux maux et à la mort. Par là, ce livre à deux voix représente aussi et avant tout une méditation sur le sens fondamental de l’activité philosophique dans l’Antiquité ; comme l’écrivent les auteurs : « En utilisant la méthode exégétique, nous avons eu l’intention de répondre à une interrogation, à la fois historique et existentielle : comment apprenait-on à philosopher dans l’Antiquité ? Car le Manuel et son commentaire par Simplicius peuvent nous apporter de précieux renseignements sur la nature exacte et la pratique de la philosophie antique. »