Un des grands classiques de la philosophie contemporaine, à la fois bref, dense et clair.
Les années 1930 ont été la grande période de formation du Jean-Paul Sartre philosophe. Il y a expérimenté les outils intellectuels qui seront les siens plus tard et élaboré des concepts qui fonderont sa vision du monde.
Sous l’influence de Husserl, il poursuit ses recherches philosophiques personnelles, puis décide, en 1937, « de mettre à jour (ses) idées en commençant un grand livre, La Psyché », ouvrage qui demeurera inachevé mais dont il détachera la partie liminaire, publiée en 1939 sous le titre Esquisse d’une théorie des émotions.
Ce magistral exposé a formé à la réflexion psychologique des générations d’apprentis-philosophes au lycée ou en faculté. On y trouve l’un des textes introductifs les plus sûrs qui aient été écrits pour faire connaître en France la phénoménologie allemande – et tout particulièrement la pensée de Husserl – qui devait profondément rénover les conceptions puis l’enseignement de la philosophie.
A partir d’une critique des théories psychologiques traditionnelles, Sartre en vient à définir l’émotion non comme un simple mécanisme affectif mais comme un « mode d’existence de la conscience ». Se réclamant ainsi ouvertement de la phénoménologie, Sartre entend restituer l’unité et la cohérence des comportements humains à partir d’un exemple privilégié. Cette perspective rationnelle et globalisante annonce déjà les grands thèmes de la pensée sartrienne.