Le recul des religions révélées, la laïcisation de la société, l’émergence, avec le marxisme, la psychanalyse et le structuralisme, d’une nouvelle philosophie de l’homme ont-ils renvoyé la question du sens de la vie à la sphère privée, au libre choix – ou au désarroi – de chacun de nous ?
Rien n’est moins sûr, affirme Luc Ferry qui envisage deux processus modernes, enracinés dans le xviiie siècle : l’humanisation du divin,marquée par le rejet des dogmes et l’exigence d’adaptation du message religieux au temps présent ; et la divinisation de l’humain, dont témoignent l’invocation accrue des droits de l’homme, le choix affectif posé comme fondement de la famille,la réflexion sur la bioéthique… Dans ce mouvement qu’il juge porteur d’universalité, Luc Ferry voit les sources possibles d’un nouvel humanisme et d’une spiritualité pour demain, dont il tente ici de définir les contours.