Que l’âme ne soit pas séparée du corps est une affaire entendue. Mais a-t-on pris la juste mesure de notre incarnation quand on cherche l’esprit dans le cerveau, comme on s’attend à trouver le génie dans la lampe ? À rebours de cette conception, cet ouvrage, au carrefour de la philosophie phénoménologique et de la clinique, propose de prendre au sérieux l’idée d’un corpsanimé. Aux côtés du langage, le corps est d’abord un lieu privilégié de l’expression de l’esprit. Grâce à lui nous entrons dans une entente de ce que le monde veut nous dire et c’est par son entremise que nous connaissons une transaction vivante avec ce que le monde exige de nous. Cet itinéraire dans le silence de la vie intentionnelle du corps se termine par quelques perspectives cliniques, parce qu’il faut bien admettre que nous n’aurions rien à quoi remédier si nous n’étions au risque de voir cette transaction fléchir dans la maladie.