Dans le sillage du pape François, William Cavanaugh adopte l'idéal d'une Église telle un hôpital de campagne. Au carrefour de la théologie, de l'économie et du politique, il jette un regard neuf sur les pathologies de l'entreprise, la marchandisation de la politique et la théologie sous-jacente à la « science économique ». Dans le style clair qui a fait le succès de ses précédents livres, il déconstruit le mythe d'une « religion » qui serait associée à la violence et artificiellement séparée de la vie. Dialoguant avec les penseurs de la démocratie radicale ou fugitive, Cavanaugh plaide à la suite de Benoît XVI en faveur d'une « autorité politique répartie » et dénonce l'idolâtrie de l'Etat et du marché.
Cet essai brillant est une invitation originale à stimuler l'imagination politique et un appel à créer des espaces mobiles et décentralisés où peuvent s'enraciner de nouvelles pratiques sociales et économiques. Ainsi, ne pouvant se contenter de condamner les maux de nos sociétés, l'Église doit sortir sur le champ de bataille non pour blesser mais, comme le corps médical qui risque jusqu'à sa vie, pour panser les corps et réchauffer les coeurs.
William Cavanaugh, 53 ans, directeur d'un centre de recherches à l'Université DePaul de Chicago, est l'un des plus importants théologiens catholiques américains. Il est notamment l'auteur de deux essais remarqués : Être consommé, critique originale du consumérisme, et Le Mythe de la violence religieuse.