Les arts et le carcéral sont au croisement de la destinée humaine dès la présence matérielle des prisons dans la cité, délimitant concrètement les espaces de liberté. Ces structures closes, étrangères aux uns, trop familières aux autres, renferment une société particulière qui a ses codes propres. La représentation du carcéral par la voix des arts diffère considérablement de la vision à la fois rassurante et menaçante des bâtisses et prend des significations diverses quant à la réflexion qu'elle suscite.
Au-delà de l'enfermement, il existe aussi des prisons invisibles, des entraves à la liberté de vivre et de penser, résultant des déviances historiques et politiques dont seule l'écriture permet de rendre compte. De fait, la littérature se place dans une dimension autre que le simple rapport des événements patents pour devenir l'expression de la quête de l'Impossible de l'humain, de ses contraintes, de ses limites.
Le dossier de ce numéro propose des lectures multiples du carcéral à l'aune des romans, essais et films qui en expriment les nombreuses facettes.