Ce livre constitue la première traduction française du Commentaire de la Sagesse. C'est un événement pour les études eckhartiennes, dans la mesure où il rend accessible une œuvre majeure d’Eckhart, en la situant dans son contexte : celui de l’enseignement parisien du Thuringien, et en en dégageant ses enjeux.
Illustrant l’unité organique de l’œuvre tripartite, qui est partiellement perdue, le Commentaire de la Sagesse nous donne une idée de cette grande synthèse théologique où, à partir de l’Écriture, qu’il lit en tenant compte de l’apport de Maïmonide et des Pères, Eckhart apporte une contribution originale à l’anthropologie. Articulée autour de la figure du juste, son anthropologie est fondée sur une ontologie théologale, où il envisage le passage de la création à la création nouvelle et explique que la Trinité rend possible la naissance de Dieu dans l’âme.
Cet ouvrage présente également l’intérêt d’être l’un des seuls commentaires complets du Livre de la Sagesse, même s’il en retient principalement quatre-vingt-onze passages. Et pour en rendre compte, Eckhart s’appuie sur l’acquis de ses prédécesseurs : principalement Augustin et Maïmonide, et il apparaît même comme l’un des meilleurs lecteurs d’Augustin au Moyen Âge.
Dans ce Commentaire, Eckhart passe de la sagesse philosophique à la sagesse théologique pour en venir à la sagesse mystique.