Albert Lautman (1908-1944), philosophe, juif, fusillé par les Nazis pour faits de Résistance comme son ami et collègue Jean Cavaillès, a laissé inachevée une œuvre puissante et dont l'influence s’est fait sentir au-delà de son domaine.
Lautman est une figure rare : un philosophe souverain, capable de mobiliser les grands noms de la tradition philosophique, de Platon à Heidegger, et suffisamment averti des mathématiques pour proposer une intelligence de leur développement acceptée des savants.
Les membres du groupe Bourbaki ont reconnu en Lautman un auteur exposant adéquatement les mathématiques auxquelles ils contribuaient Deleuze se réfère à lui de manière élogieuse Badiou, Petitot et Salanskis, notamment, lui font écho ou tentent de le prolonger.
On examine ici cette œuvre dense, depuis Essai sur les notions de structure et d’existence en mathématiques et Essai sur l’unité des sciences mathématiques dans leur développement actuel aux textes posthumes, Symétrie et dissymétrie en mathématiques et en physique suivi du Problème du temps, après l’avoir située dans son contexte historique-scientifique.
On espère ainsi montrer la profondeur et l’actualité d’une pensée singulière, celle d’un grand rationaliste qui était aussi un métaphysicien.