Jean-François Lyotard (1924-1998) occupe une place à part dans l'univers de la pensée "continentale".
Philosophe artiste, venu de la phénoménologie et du marxisme, il a su apprendre des peintres, des écrivains, des musiciens et... des scientifiques.
Politique désabusé, ancien militant de Socialisme ou Barbarie (groupe de l'ultra-gauche anti-stalinienne animé par C. Lefort et C. Castoriadis), acteur de l’événement-mai 68, il fini par ne plus croire à la valeur subversive de la négativité et par reconnaître un "proche" en Malraux.
Auteur de plus de trente livres – parmi lesquels
Discours, figure, L’inhumain, La condition postmoderne et
Le différend – traduits dans une dizaine de langues, inventeur d’une notion aux fortunes diverses, le postmoderne, Jean-François Lyotard est pour beaucoup (surtout hors de France) l’incarnation contemporaine de ce qu’on appelait autrefois un sophiste.
Réexposant ses grands thèmes – la vérité, le langage, le temps et la sensation –, ce livre voudrait plaider pour celui qui a rappelé à notre époque d’après Auschwitz l’importance du jugement et montrer que la tension intellectuelle qui anime cet hybride, mi-sophiste mi-philosophe, n’est pas signe de duplicité mais de la difficulté de penser droit entre enthousiasme et mélancolie.