Éric Weil (1904-1977), héritier de la tradition néo-kantienne, élève d'Ernst Cassirer, ami de Raymond Aron, fondateur de la revue Critique avec Georges Bataille en 1946, philosophe rigoureux de la Morale et du Politique, est plus connu en Allemagne, où il est né, aux États-Unis et en Italie qu'en France, pour laquelle il a combattu pendant la Seconde guerre mondiale...
Son œuvre, réinterprétation de toute la tradition philosophique en fonction de l’homme historique, porte sur les conditions de possibilité d’un discours sensé dans un monde menacé par la violence radicale (celle dont les totalitarismes sont capables), sur les rapports entre liberté de l’individu et cohérence du discours, sur l’irréductible diversité des philosophies et le problème du choix d’un mode de penser.
On essaie ici d’en montrer la forte actualité, de
Logique de la philosophie (1950) qui fonde une pratique de la philosophie comme interrogation sur le sens et participation au monde de l’action, à
Philosophie politique (1956), qui met en perspective les problèmes de toute société moderne (conflit entre état et société, nécessité de concilier justice sociale et efficacité économique, mondialisation et avenir des Etats-nations, difficulté d’édifier une légalité internationale garantissant la paix), en passant par
Philosophie morale (1961), qui développe une morale de la vie agissante.