Lorsqu’on tente d’exprimer les intentions de Diogène en langage moderne, on s’approche sans le vouloir de la philosophie de l’existence. Pourtant il ne parle pas de Dasein, de décision, d’absurdité, d’athéisme et d’autres mots clés semblables de l’existentialisme moderne. […] Anti-théoricien, anti-dogmatique, anti-scholastique, il émet une impulsion qui revient partout où des penseurs cherchent une « connaissance pour des hommes libres », libres aussi des contraintes d’école, et ainsi il inaugure une série où apparaissent des noms tels que Montaigne, Voltaire, Nietzsche, Feyerabend, etc. C’est une ligne de l’activité philosophique qui dépasse l’esprit de sérieux.
Peter Sloterdijk.
Les Cyniques ont représenté, dans l’Antiquité grecque (ive siècle av. J.-C.), un mouvement intellectuel singulier qui s’est violemment affronté aux valeurs établies et aux philosophies dominantes de l’époque. Antisthène, Diogène, et ensuite leurs disciples Monime, Cratès, Hipparchia, Ménippe, etc., développèrent ainsi ce qui s’est peu à peu affirmé comme une attitude philosophique critique, sans équivalent dans l’histoire de la pensée, dont l’ironie aura été l’arme principale. Ce recueil, premier du genre qui soit aussi complet, rassemble leurs propos et leurs rares écrits.
Edition de Léonce Paquet.
Présentation par Marie-Odile Goulet-Cazé.