Collection « Classiques de la philosophie » dirigée par Jean-François BalaudéLucrèce
J'ai voulu t'exposer cette doctrine à nous / en un chant possédant le doux accent des Muses, / et sur elle poser la douceur de leur miel, / dans l'espoir que nos vers sachent, par ce moyen, / te retenir l'esprit tandis que tu perçois / des choses la nature en sa totalité, / et te pénètres bien de leur utilité.
Lucrèce.
Donner la plus grande force persuasive à la parole philosophique salvatrice, celle qui mène au bien et éloigne des maux, qui guérit des vaines peurs, celles des dieux et de la mort en particulier, tel est le projet de Lucrèce (ier s. av. J.-C.), qui compose en latin son célèbre poème, De rerum natura, à la gloire d'Epicure et de sa philosophie. Exposé doctrinal d'une richesse exceptionnelle et oeuvre littéraire majeure, ce poème se donne comme une oeuvre totale, où le vrai s'allie au beau, et les séductions de l'imagination à la rigueur de l'analyse. Pour s'approcher de sa singularité, il fallait une transposition précise et poétique à la fois : ce sont là les mérites de la traduction de Bernard Pautrat - faite en alexandrins non rimés - qui permet d'appréhender dans notre langue le style philosophique propre à Lucrèce.
Traduction nouvelle de Bernard Pautrat, avec le texte latin en regard. Introduction et notes par Alain Gigandet.