Que se passe-t-il quand un professeur de philosophie fait un cours sur la violence à des élèves qui le soir veulent brûler des voitures ? Que se passe-t-il quand on dit à longueur de temps à des élèves de bien se tenir, de jouer le jeu de l'école républicaine en attendant des jours meilleurs, alors que leur vie est pourrie, la cité glauque, l'avenir sombre et les contrôles de police quotidiens ?
Depuis quelques années, la situation est explosive. Si ces jeunes gens avaient manifesté tranquillement avec banderoles et chansons, qu'auraient-ils obtenus ? (Rien). Mais le casseur dessille. Emblème moderne du barbare, étranger à la cité, sans porte-parole, sans porte-voix. Sans voix. La violence a sa légitimité comme la patience a ses limites. Et on n'échappera pas à la question que s'est posée un professeur de philosophie, en empathie avec ses élèves d'un lycée de Vitrolles. Quand la frustration est partout et que l'avenir n'est plus qu'un jeu de dupes. Que ferais-je si j'étais à leur place ?