Depuis la séparation entre médecine et philosophie traditionnellement attribuée à Hippocrate, les relations entre ces disciplines ont toujours été intenses et parfois conflictuelles.
Depuis la séparation entre médecine et philosophie traditionnellement attribuée à Hippocrate, les relations entre ces disciplines ont toujours été intenses et parfois conflictuelles. C'est une histoire de ces rapports que proposent les quinze études réunies dans cet ouvrage, en se centrant sur quelques figures ou moments déterminants : Platon, Aristote, Galien, les écoles empirique et méthodiste, al-Rāzī, Averroès, le XVIe siècle italien, Locke, Kant, Cabanis, les philosophes-médecins de la IIIe République, Canguilhem ou encore Jaspers.
Si aujourd'hui la demande adressée à la philosophie par les médecins concerne principalement l'éthique, le dialogue entre les deux disciplines a porté historiquement d'abord sur le statut épistémologique de la médecine : le meilleur médecin est-il nécessairement philosophe ? Que peut apprendre la philosophie de la méthode du médecin ? La médecine est-elle un art du cas singulier, une science ou les deux ?
En s'inscrivant dans le temps long, ces études rappellent que l'institutionnalisation actuelle de la philosophie de la médecine s'accompagne parfois d'un oubli des origines historiques de la réflexion sur la médecine. Le contact avec la médecine conduisant aussi la philosophie à se souvenir qu'elle se définit comme un genre de vie, c'est la question de l'amélioration du bien-être et de la santé des hommes qui se pose alors, dans un environnement que l'introduction de techniques thérapeutiques nouvelles modifie en permanence.