Inspirateur de Hans Urs von Balthasar et d'Edith Stein, interlocuteur privilégié de Karl Barth et de Gustav Siewerth, Erich Przywara prononça, en 1922, cinq conférences sur Dieu : sur la question de Dieu telle qu'elle se pose à ce moment-là ; sur ce que l'on a dit dans l'Antiquité et ce qu'on dit aujourd'hui de Dieu ; sur l'idée que l'on se fait de Dieu, immanent et transcendant ; sur le Dieu de l'âme et de l'Église ; sur le Dieu de Jésus-Christ. Przywara fait ici œuvre de théologien, de philosophe et de poète, accordant une scolastique repensée et vécue en profondeur et la fécondité baroque inséparable de sa spiritualité ignatienne, et témoignant d'une foi pénétrée du mystère des choses divines. Ces " Leçons " sont suivies de trois textes plus récents qui soulignent ce qu'il doit à l'art, en particulier à la musique, dans sa conception des rythmes fondamentaux du monde et de la pensée, dans sa vision du sacré, dans son appréhension du temps et de l'espace. Ces " rythmes " qu'avait ressaisis et explicités sa théorie de l'Analogie. Traduits par Philibert Secretan, qui a déjà donné une version française de l'" Analogia entis ", ces " Leçons sur Dieu " échappent à toute ontothéologie. La poésie –; la " Dichtung ", c'est-à-dire la densité –; marque d'une manière indélébile ce qui pourrait être un espace imprécis de théologie abstraite et de spiritualité vaporeuse.