Un mot d'usage quotidien, " danger ", est devenu concept chez Heidegger. L'usage heideggerien de " danger " n'est pourtant pas celui de ce livre, qui refuse de s'engager de front dans la " question de l'être " au profit des manières ou modes d'être, dont il explore un échantillon sans prétention exhaustive mais utilisé comme trame heuristique. Mode d'être de l'œuvre d'art, mode d'être de la " chose " ou du sacrement, mode d'être comme " existence " et comme " vie ", un danger est toujours présent : l'existence, telle que décrite chez Heidegger, est déconstituée par des phénomènes auxquels elle ne peut rendre justice ; la vie abrite l'existence mais court le risque perpétuel de n'être que dans les frontières de l'existence, etc. Et si l'étant nous est toujours donné dans un comment –; comment de son apparaître, donc comment de son être –;, rien ne garantit la pérennité de cette donation : presque tout étant, et d'abord l'étant que nous sommes, est en danger d'apparaître autre qu'il ne nous apparaît maintenant. Aussi convenait-il, après avoir ajointé le concept de vie à celui d'esprit, après avoir dit que la vie est (parfois) " spirituelle ", de justifier le titre du livre en liant " être " et " danger " ; et il restait au final le temps de proposer, dans l'élément du possible, l'hypothèse d'une eschatologie de l'être, avant tout de notre être, sur laquelle le danger n'aurait plus de prise. -- A word we use every day, "danger' became a concept in Heidegger's work. Yet his use of the word "danger' is not the author's reference in this book, which refuses to attack the "question of being' frontally via manners and modes of being, although he does explore a certain number, using them as a heuristic framework. The artwork as a being, the "thing' or the sacrament as beings, way of being as an "existence' and as "life'. But a danger is always present here: existence, as Heidegger describes it, is deconstituted by the phenomena to which it cannot do justice; life shelters existence but runs the perpetual risk of remaining only on the borders of existence, etc. And if the being is always presented to us in a manner –; the manner of its appearance, so the manner of its being–;, nothing can guarantee the permanence of this gift: nearly all beings, and firstly the beings that we are, are in danger of appearing other than they appear to us now. So, after adjoining the concept of life to that of the spirit and mentioning that life is (sometimes) "spiritual', it would be appropriate to justify the title of the book by linking "being' and "danger'; and it remains for the conclusion to propose the hypothesis of an eschatology of being, above all of our being, over which danger would no longer have any hold.