C'est dans le contexte de la mise en place de L'Université humboldtienne à Berlin que Friedrich Schleiermacher, en 1811, publie le présent ouvrage consacré au statut de la théologie, à son organisation interne et à sa fonction. Schleiermacher posait là les bases d'une compréhension moderne de la théologie : délibérément articulée à la réalité d'une histoire à interpréter et à une tâche pratique à réguler (Schleiermacher définit la théologie comme discipline positive), la théologie se noue comme interrogation et élaboration critique spécifique (Schleiermacher parle de théologie philosophique). Schleiermacher rompt avec toute argumentation de type supranaturaliste. La théologie ressortit aux disciplines vouées à l'examen de la vie humaine s'exprimant dans la culture et l'organisation sociale. On lira ce texte avec profit au moment où sont réouverts les débats touchant la légitimité et le statut respectifs des sciences religieuses, d'une philosophie de la religion et de la théologie, à l'heure d'une confrontation interreligieuse plus accusée et d'un questionnement renouvelé touchant la laïcité et la raison.