Les époques, les siècles de l'histoire s'ouvrent et puis laissent peu à peu les sujets de l'autre siècle, de l'autre époque, s'éteindre, transmettre et s'éteindre, suivant une sorte de loi du genre. C'est la vie, la tradition et la culture qui passent ainsi et accompagnent le présent. Mais notre siècle n'a pas suivi cette loi : après Auschwitz, le passé s'est arrêté, le passé est sans suite, notre présent n'est pas une suite comme n'importe quelle suite. La " Logique de la mort " se demande ce qu'est un passé sans suite. Seulement cela : le passé arrêté d'un sujet, parmi six millions d'autres, un sujet arrêté dont il ne nous reste ni l'âme ni le corps, dont il ne reste rien, dont les nazis nous ont laissé seulement la mort.