" Avec ce volume, écrit J. Habermas, je poursuis les recherches concernant "Morale et communication". Ce qui relance la discussion ce sont surtout les objections faites aux concepts universalistes de la morale qui remonte à Aristote, Hegel et le contextualisme contemporain. Il s'agit de dépasser l'opposition stérile entre un universalisme abstrait et un relativisme qui se contredit lui-même. Je tente donc de défendre la prééminence du juste, compris dans un sens déontologique, sur le bien. Mais cela ne signifie pas que les questions éthiques, au sens étroit du terme, doivent être exclues du questionnement rationnel. " Comme l'indique le traducteur, M. Hunyadi, " dans cette perspective, la question morale centrale n'est plus, on le voit bien, la question existentielle de savoir comment mener une vie bonne, mais la question déontologique de savoir à quelles conditions une norme peut être dite valide. Le problème se déplace de la question du bien vers la question du juste – de celle du bonheur vers celle de la validité prescriptive des normes. Les questions morales – concernant le juste, et décidables au terme d'une procédure argumentative – sont à distinguer des questions éthiques – concernant les choix axiologiques préférentiels de chacun, par nature subjectifs –, c'est l'une des entreprises originales de ce livre que de le montrer. "