Entre les limites du gnosticisme historique, jugé hérétique car hostile à la chair et au monde, et les dangers contemporains de la " Gnose éternelle ", qui véhicule un ramassis syncrétique de croyances mythiques dont le " New Age " ou âge du Verseau a fait son miel depuis plus d'une vingtaine d'années, peut-on encore faire une place philosophique rigoureuse à la gnose ? Tel est le pari que relèvent les Actes de ce colloque, lequel se tint à l'université de Paris-IV Sorbonne les 16 et 17 octobre 1997. Pour concourir à ce dessein, on a fait appel à des spécialistes, pour la plupart philosophes, mais aussi historiens, partageant de surcroît un intérêt approfondi pour le champ de la théologie ou une approche spirituelle précise. De façon à donner toute son ampleur à notre investigation, on a choisi de faire se rencontrer autour de la question de la gnose des représentants de différents domaines : en philosophie, la tradition platonicienne, l'idéalisme allemand et la phénoménologie ; dans le domaine de la spiritualité : christianisme (les premiers Pères de l'Église, la mystique juaniste), soufisme, bouddhisme tibétain. Au risque d'une certaine hétérogénéité, il s'agissait de mettre à l'épreuve la pertinence et la rigueur de ce problème dans des contextes très divers, de façon à faire entrer en discussion sur ce point des chercheurs venus d'horizons multiples et à faire apparaître le noyau conceptuel de convergence de notre interrogation.