En 1924, Vladimir Jankélévitch, élève de l''École normale supérieure, consacra son premier travail d'étudiant à une analyse des " Ennéades I, 3, Sur la dialectique ", de Plotin. Ce manuscrit, prêté en 1966 à l'une de ses étudiantes, est aujourd'hui publié pour la première fois. Ce travail, qui manifeste une étonnante maîtrise de la pensée d'un philosophe qui accompagnera Jankélévitch toute sa vie et la précocité des thèmes qui sont le leitmotiv de son œuvre – le temps, l'amour, la musique, l'expérience de l'Autre absolument absolu, la tangence de l'éternel et de l'instant, la visée de l'Un au-delà de l'essence et de l'intelligible –, témoigne aussi de la constance d'une pensée qui apparaît déjà formée dès son premier essai et que le temps et les multiples pages consacrées à l'élucidation de ces intuitions premières ne feront que déployer.