Selon le principe du Journal hédoniste, ce volume rassemble une quinzaine de textes conçus comme des réflexions instantanées sur les événements et débats du moment, des lectures ou des spectacles, des amitiés, ou évocations plus intimes liées à l'engagement de philosophe de Michel Onfray comme à sa vie personnelle.
Le premier de ces textes, " Penser comme un cheval ", est un hommage à Bartabas, chez qui Michel Onfray retrouve le signe de cette sagesse des premiers âges qu'il rattache au panthéisme : la communion de l'homme avec l'animal. Ce lien essentiel qui l'unit à la nature est souligné dans deux autres chroniques sur la lumière et les oiseaux. La pensée politique de Michel Onfray, indissociable de sa réflexion philosophique, s'exprime avec force dans un éloge de Proudhon et de son " anarchie positive ", modèle à ses yeux d'une révolution qui peut s'accomplir sans violence. Il reprend cette même idée dans un très beau texte sur Camus, " Célébration de l'Algérie ", y rappelant l'aspiration de l'auteur de L'Étranger à une révolution politique qui ne soit pas dogmatique. Michel Onfray prend là le parti de Camus contre Sartre et la " légende sartrienne ", inscrivant ce " maître de sagesse " dans la lignée de ceux qui " pensent pour vivre " – Montaigne, Pascal, Diderot, Nietzsche... – et non pour seulement philosopher. Michel Onfray appartient à cette même famille, fidèle aux enseignements de son " vieux maître ", Lucien Jerphagnon, dont il salue l'oeuvre et la mémoire dans des pages émouvantes.
Au " nihilisme contemporain qui consiste à aborder la plupart des problèmes sous l'angle du pire ", Michel Onfray oppose l'esprit des Lumières, le meilleur garant pour lui d'une indépendance et d'une vitalité intellectuelles dont il fournit dans ce Journal un exemple éclatant.