Luc Stokart a photographié Isabel Pepin, modèle, pendant près de deux ans, au départ d’un protocole défini de commun accord : une séance de poses par mois, dans le même lieu – un atelier de dessin –, en jouant des codes de ces deux disciplines, le dessin et la photographie.
Isabel avait beaucoup posé pour des dessinateurs et des sculpteurs, pour des peintres aussi. La photographie était inhabituelle pour elle. De la tradition du dessin de modèle, il reste presque tout : les poses, la lumière du jour, le mouvement arrêté.
Le lieu de son effet se présente comme la suite en désordre de photos de plateau dont on ne sait plus rien du film. On y lit l’admiration pour la magnificence du corps et le regard qui cherche sans scénario. Le déplacement du dessin à la photographie, s’il déstabilise, provoque aussi l’étonnement de l’expérience.