En mars 2002, Charbonnages de France ferme définitivement l'immense cokerie de Drocourt avant de la livrer aux démolisseurs et aux entreprises de dépollution.
Après un siècle de luttes incessantes, les derniers ouvriers de l'usine qui fut la plus grande cokerie d'Europe partent en préretraite ou à l'Agence pour l'Emploi, bouleversés et orphelins d'un passé collectif de luttes et d'espérances...
Le dernier grand bastion ouvrier du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais disparaît. Rien ne survivra des dantesques confrontations entre le travail des hommes et le charbon à dompter.
Sollicités par les élus des communes environnantes, les auteurs ont cheminé aux côtés de tous ces hommes qui ont donné des années durant bien davantage que leur labeur à l'ogre industriel.
Rencontres, entretiens, se sont succédé au fil des mois pour un lent travail de mémoire dont les photographies de cet ouvrage livrent un témoignage unique, entre l'usine et les hommes, jusqu'à la disparition totale des bâtiments et de l'outil.
L'Usine de ma vie témoigne aussi d'un environnement immédiat et des réactions d'une population frappée de plein fouet par la fermeture de la principale pourvoyeuse d'emplois. C'est l'ultime fin des mines, des mineurs et des fils de mineurs, juste une histoire sensible et ses traces indélébiles.