LE LIVRE
" L'oubli et la mémoire sont également inventifs ", dit Borges. " L'oubli détient le pouvoir et le sens du secret ", prolonge Maurice Blanchot. C'est le point de départ de ce voyage aux sources de l'oubli. Et donc aussi de la mémoire. Un voyage où se côtoient les pionniers de l'oubli, les mythologues de l'Antiquité grecque, inventeurs du Léthé, fleuve de l'Oubli, et tous ceux qui ont bu à ses eaux. Fellini n'est pas loin non plus, quand il s'agit de redire que la mémoire est - et l'oubli aussi - une fiction parmi d'autres. Sans cesse à réinventer. S'écrivent ainsi, d'un poème à l'autre, comme s'il s'agissait du journal d'un oublieur intime, les chapitres d'une mythologie personnelle où l'éphémère, l'insecte, joue un rôle majeur, alors que les souvenirs n'y sont que des seconds couteaux. Tout cela se passe dans l'ombre, puisque la lumière, celle du jour ou des projecteurs de cinéma, est un redoutable effaceur de traces.
L'AUTEUR
Jean PORTANTE, auteur luxembourgeois d'origine italienne, est né à Differdange (Luxembourg) en 1950. Il est notamment l'auteur d'un roman (La Mémoire de la baleine, préfacé par Ismail Kadaré, prix Servais, Le Castor Astral) et d'une biographie (Allen Ginsberg. L'autre Amérique, Le Castor Astral). Son importante production poétique lui valu les prix Tony Bourg, Rutebeuf et de la SGDL, ainsi que le prix Mallarmé : Il est le traducteur d'écrivains comme Juan Gelman et Jerome Rothenberg. Parmi ses recueils de poèmes : L'Étrange langue (Le Taillis Pré), L'Arbre de la disparition (Phi), La Cendre des mots et Le Travail du poumon (Le Castor Astral).
Il coanime le supplément Livres / Bücher du quotidien Tageblatt (Luxembourg). En 2008, il a fondé avec Jacques Darras et Jean-Yves Reuzeau la revue Inuits dans la jungle.