Maximin, figure mythique de l’adolescent archétypal, tient une place centrale au cœur de l’œuvre de Stefan George. Ce visage de l’absence, de la mort prématurée, n’est pas sans évoquer la Sophie de Novalis, et le chant qui le célèbre, nourri d’une même et profonde tradition ésotérique, se présente comme une suite d’exercices spirituels tous tendus vers l’ineffable. Si l’existence d’un adolescent aimé est avérée, une lecture biographique de ce cycle serait bien réductrice. Paru en 1907, il exprime plus sûrement le profond malaise et l’espoir hésitant d’une génération sise à la charnière de mondes à la fois inconciliables et inextricables.