La poésie de Maurice Chappaz s’organise sans artifices depuis les premiers recueils, parus dans les années quarante, au rythme des saisons et des mouvements d’une vie. Il fut, pendant deux ans, aide-géomètre sur les chantiers du barrage de la Grande Dixence, construction pharaonique,
à la fois “menace et triomphe”, qui allait marquer hommes et paysage. Il puisera dans cette expérience la matière du Valais au gosier de grive, pendant lyrique du Chant de la Grande Dixence. Avec une apparente naiveté – ou une douce ironie –, forgée dans cette langue vigoureuse et maîtrisée, Maurice Chappaz se fait témoin des beautés d’un monde ancien, encore déchiffrables sous les bruits du monde actuel.