Un livre de poèmes d’amour – d’un amour perdu et d’un auteur inconnu – qui enchante par empathie quiconque commence à le lire, découvrant «un désert de toi» peuplé de voix éternelles… de Baudelaire à Brontë, via Dickinson, Michelet, Debord, Bachmann, Duras, Vico, Bataille Celan, Dante, le Cantique des cantiques… chaque poème ou presque naît, surgit, jaillit, s’échappe, glisse, découle d’une citation le précédant et qui ponctue la suite (un chemin de croix ?) de ces poèmes. On les égrène page après page, un chiffre après l’autre, 136 sont numérotés, les 5 premiers se détachent comme venant d’un autre temps, l’avant, le paradis perdu. Un livre terriblement littéraire et humain, parce que la poésie existe depuis la nuit des temps, comme l’amour, et la relation je-tu qui est à réinventer chaque jour comme on dit bonjour. Parce qu’on reconnaît chez l’auteur une pratique de la lecture désespérée, dans le sens de Mallarmé, qu’il trouve sa place dans notre collection «fragile».