Après avoir exploré les entités fragmentées du monde, séparées par le néant, les songes excités par un voyage agréable, la rêverie qui frotte avec l’imaginaire, les éclats de solitude qui sont une véritable présence familière et non un isolement, voilà qu’on découvre ce qui est plus important encore dans l’existence humaine, l’inconnu.
Sans l’inconnu, la science, la philosophie, l’art et ce monde ne seraient plus. Ils s’arrêteraient pour ne plus donner quelque chose de pertinent, de fécond. Tout ce que nous vivons ou observons a été inconnu à nous. L’inconnu, c’est le firmament de notre connaissance et de nos émotions dans ce monde. Il côtoie l’infini, l’immensité de l’univers et l’étendue de notre désespoir. À mesure que l’inconnu devient pesant, nous sommes assaillis par un sentiment d’insatisfaction et d’angoisse qui marquent notre humanité.
Ce recueil de poésie est une marche vers l’inconnu qui reste insaisissable, d’où l’angoisse qui hante tous nos poèmes. Au fur et à mesure de notre marche vers l’inconnu, nous avons rencontré des choses, des moments singuliers, d’étranges êtres fascinants et par-dessus tout la beauté et le charme qui nous attirent. Or, une fois ces choses vécues, observées et admirées, notre plaisir et notre curiosité s’effacent, car devons-nous, s’étend toujours le grand océan de « l’inconnu ». Le dernier poème est ainsi dédié à la déception.