Parue en 1960, cette anthologie nous étonne et nous séduit comme elle a étonné et séduit les contemporains d'Eluard. Parce qu'elle est personnelle, sincère, joyeuse. Parce que Eluard y traite ses grands anciens - Villon, Scève, Ronsard, Louise Labé... - avec liberté et familiarité. Parce qu'il nous fait découvrir des méconnus et des anonymes qui enthousiasment. Parce que, par ses choix, ses notices lapidaires, sa vision, Eluard illumine la langue et le chant des poètes.
"Amoureux ou philosophes, les uns sont gais, les autres tristes, les uns sont en relief et les autres en creux, défendent le temps en rêve ou le temps éveillé, le repos ou l'effort, l'hyperbole ou le mot juste, la fantaisie ou la sagesse, l'aile ou la main. Ils défendent un pays qui n'a pas de frontières et qui, pourtant, connaît ses bases. Ils défendent une langue universelle, celle de l'innocence, de la raison démesurée qui est la nôtre, celle de l'homme qui répugne à la laideur, au prosaïsme." Paul Eluard.
Guy Schoeller?