Un polar glauque et déjanté dans lequel rôdent les ombres de Tarantino et des frères Coen.
Neil est un flic triste. Sa femme le trompe. Sa fille traîne avec de mauvaises fréquentations, comme on dit dans les bonnes familles. Quant à lui, il traîne une déprime et une boulimie maladive liées à une série d’homicides non résolus dans une ancienne ville, une ancienne vie. Mais alors que Neil pense se refaire une santé dans une jolie petite bourgade de province, une bizarre enquête sur un meurtre sans corps le replonge dans une affaire au parfum nauséabond de déjà vu. Les évènements inexpliqués se succèdent, et c'est toute la famille qui replonge dans ses addictions. Pour lui la boulimie, pour sa femme les amants et pour sa fille la drogue et les mecs louches. Bref, Neil sent que ça dérape à nouveau. Mais cette fois-ci, il a l’impression qu'il ne s’en sortira pas. Une seule chose est sûre, soit il bouffe, soit c'est cette vie qui finira par le dévorer…
Détraqués, crétins, arrivistes, paumés ou dépressifs s’entrecroisent au sein de cette histoire riche en courses poursuites, imbroglios mortels et dialogues virtuoses. Un beau catalogue de losers et de déjantés magnifiquement mis en image par le dessin très « pulp » de Rica, jeune dessinateur nourri aux comics yankee qui signe ici son premier album.
Une ambiance de série B pleinement revendiquée par Ozanam - scénariste ayant déjà publié chez Vents d’Ouest, La Caravelle, Delcourt et récemment auteur d’un superbe Le Chant des sabreschez KSTR -, qui propose avec E dans l’eauune intrigue fragmentée à la manière du Pulp fictionde Quentin Tarantino, en racontant son histoire de quatre points de vue différents, quatre versions qui se complèteront pour emmener finalement le lecteur vers un dénouement surprenant.