La gauche d'aujourd'hui utilise l'immigration comme fer de lance, mais a fini par en oublier ceux pour qui elle se battait : les ouvriers. Depuis, toute observation qui présente une dimension raciale est automatiquement considérée comme raciste. Pourquoi la gauche est-elle aussi perdue ?
Un troc ! C'est à un véritable changement de peuple qu'a procédé la " gauche bobo " depuis Mai 1968. Hier, elle était pleine de sollicitude pour la classe ouvrière censée détenir, selon Marx, les clés de la société future. Aujourd'hui, elle manifeste une " préférence immigrée " : dans les catégories populaires, ce sont les enfants des anciens peuples colonisés qui trouvent désormais grâce à ses yeux. Oubliés, relégués, les ouvriers sont accusés d'avoir sombré peu à peu dans le lepénisme, de vouloir une France coupée du reste du monde. Pour cette " gauche bobo ", les immigrés représentent au contraire la " jeunesse du monde " qui, seule, peut régénérer un vieux pays sur le déclin, la France. Le problème est que cette " préférence immigrée " fait figure de lepénisme à rebours : comme la " préférence nationale " du FN, elle a une dimension discriminatoire.