Laïcité et République sociale réunit quelques textes clefs de Jean Jaurès. Les trois premiers, à propos de la séparation des Églises et de l'État, sont regroupés sous le titre "La République n'est pas un dogme'. Il s'agit de l'article de présentation de la note pontificale qui installa d'emblée la toute jeune Humanité dans le débat public, moins d'un mois après sa création, et fut à l'origine directe de la rupture des relations diplomatiques entre le Vatican et la République française (1904), du discours de Castres (1904) dans lequel Jaurès donne sa définition de l'enseignement laïque et de celui souvent cité, mais republié ici pour la première fois dans son intégralité, où Jaurès explique dans quel esprit de liberté doit être appliquée la loi et comment l'Église catholique pourrait se réconcilier avec la démocratie et le monde moderne (1906).
Un second ensemble, "L'Humanité libre', montre quelques-unes des conséquences sociales du choix laïque de Jaurès : ses commentaires sur la crise de l'Église (1908), les droits à reconnaître aux femmes (1907 et 1908), les voies de l'évolution sociale dessinées par le bilan historique du XIXe siècle (1908) et les grands choix de civilisation auxquels est confrontée l'humanité. Pour la première fois depuis les années 1920 est reproduite ici la grande conférence publique, " Civilisation et socialisme ", qu'il donna en 1911 à Buenos Aires. Enfin le discours fameux de Jaurès, "Pour la Laïque', prononcé devant la Chambre des députés en janvier 1910, sommet de l'éloquence jaurésienne et apogée de sa réflexion sur le sens à donner au combat pour un enseignement laïque et une société plus juste et fraternelle.
Tous les textes sont présentés et annotés par Gilles Candar, directeur des Cahiers Jaurès, responsable avec Madeleine Rebérioux de l'édition des œuvres de Jean Jaurès chez Fayard et coordinateur avec Jean-Jacques Becker d'une Histoire des gauches en France (La Découverte, 2004). Ils sont précédés d'une introduction synthétique d'Antoine Casanova, directeur de La Pensée, et d'un avant-propos de Patrick Le Hyaric, directeur de L'Humanité.