Un voyage dans la prétendue " réforme de l'État " et ses effets, dans le paysage dévasté des services publics, nos services publics, que l'on voit silencieusement se dissoudre dans la logique néolibérale.
Dans le débat public, les diagnostics alarmistes sur la " crise de l'État-providence ", et les procès contre l'État-redistributeur, ont laissé place à toujours plus d'injonctions à " réformer l'État ". Cet impératif est devenu le point de ralliement d'élites politiques (de droite comme de gauche), de hauts fonctionnaires nationaux et internationaux, mais aussi des intellectuels les plus en vue, de journalistes, voire de certains syndicalistes.
Que recouvre cette " réforme de l'État " ? Comment a-t-elle été mise en œuvre depuis vingt ans ? Quelles conséquences pour le service public et les usagers ? Ce livre s'efforce de répondre à ces questions en faisant dialoguer des chercheurs, des fonctionnaires et des syndicalistes. L'échange d'analyses et d'expériences permet de dessiner les lignes de force de ce mouvement, tout en restant attentif aux singularités observables.
Ce travail intellectuel et collectif est nécessaire pour comprendre une révolution silencieuse.
Car, si les réformes néolibérales de l'État s'effectuent parfois à grand renfort de publicité (privatisation de La Poste, restrictions des budgets de l'hôpital public ou de l'Éducation nationale), elles sont le plus souvent invisibles, et ne rencontrent que des protestations sectorielles, peu coordonnées, encore moins médiatisées. Elles passent par tel décret, telle directive, telle circulaire, voués à demeurer obscurs et confidentiels, dans certains cas élaborés par des cabinets d'audit privés... La plupart, et parmi les plus structurelles, passent inaperçues, sauf pour ceux qui en affrontent directement les conséquences...
Au terme de ce voyage dans la " réforme de l'État " et ses effets, c'est l'avenir des services publics, de nos services publics, qui est en jeu. C'est-à-dire celui d'un modèle de société.