AR-CHA-Ï-QUE. Voici un livre qui l'est assurément. Pensez donc : s'inquiéter de l'avenir des services publics et souhaiter les préserver des offensives systématiques qui les vident de leur substance et nient leur rôle social essentiel. Le tout, au moment où triomphe, partout dans le monde, la " marchandisation " de toutes les activités humaines ! Les éléments à charge n'ont pourtant jamais été aussi nombreux contre le mouvement de libéralisation des services publics. Or, il se poursuit inexorablement depuis bientôt vingt ans sous les impulsions conjuguées de la Commission européenne et des gouvernements européens, de droite, comme de gauche. Quels ont été ses bénéfices pour les citoyens ? Les promesses de baisses des prix, de plus grande efficacité et de meilleure qualité ont-elles été tenues ? Est-il opportun de poursuivre dans cette voie ?
Ce livre montre que la privatisation des services publics est presque toujours synonyme d'échec financier et de régression sociale. En voulant installer le marché partout, des gouvernements de l'Union européenne combattent méthodiquement l'idée que des biens et des services essentiels comme l'eau, l'énergie, les communications ou les transports doivent échapper à la logique du profit pour que chacun puisse y accéder. Et se comportent comme les fossoyeurs des services publics. L'Union européenne refuse d'effectuer un bilan sérieux de son " œuvre ", alors qu'elle a contribué à restreindre les moyens d'engager une politique de réduction des inégalités. Il est urgent d'ouvrir le débat avant que ceux qui se sentent abandonnés de la collectivité ne se jettent encore plus nombreux dans les bras de l'extrême droite. En France, combien de 21 Avril faudra-t-il pour que la classe politique se rende enfin compte que chaque fermeture de bureau de poste est une atteinte à la cohésion nationale ?