« Nous avions passé la journée seuls, à caresser les fleurs, et nous rêvions encore de solitude le soir venu. Je n’avais qu’une idée en tête, rentrer, vite, me mettre au chaud avant que le froid n’empire. On avait su trafiquer l’or jaune pour qu’il résiste à tout, au vent, aux gelées nocturnes, au crachin triste des jours gris. On n’avait pas jugé utile de nous trafiquer nous, petits porteurs transis de froid et de chagrin, jusqu’au bout. »
Un futur sans abeilles, étouffé dans la grisaille de gigantesques latifundia. Un futur où l’humanité se meurt, privée de descendance. Albert, journalier agricole, répand le pollen à la main. Manon, sa compagne engagée à l’usine, sombre peu à peu dans la folie. Et dans la morosité du quotidien, une lueur, Apolline.
On ne sort pas indemne de ce roman majeur. Joëlle Wintrebert, auteure de Pollen.
Un écrivain à suivre. Lloyd Chéry, Le Point Pop.
Dernières fleurs avant la fin du monde finit par s’inscrire dans le registre des romans poétiques et douloureux que l’on referme avec un pincement au cœur, le temps d’une partition saccagée et d’une floraison imprévue. Nicolas Winter, Bifrost.