Léon Chertok est d'abord un héros de la résistance au nazisme. Arrivé en France juste avant la Seconde Guerre mondiale, il est né dans le shtetl de Lida en Litwakie. Il apprend illico le français et rejoint la section juive de la MOI (Main-d'œuvre immigrée, organisation proche des communistes) ; il procédera avec succès au sauvetage d'enfants juifs menacés de déportation. C'est ainsi que son parcours croise celui de Leopold Trepper et de l'Orchestre rouge.
Dès la guerre terminée, devenu psychiatre et psychanalyste, il découvre la puissance inexpliquée de l'hypnose, alors bannie des institutions. Son nouveau combat sera de faire reconnaître cette pratique thérapeutique jusqu'au sein de la psychanalyse. Il gagnera à sa cause des philosophes comme Isabelle Stengers et Didier Gille avec qui il écrira ses mémoires. Sans jamais céder ni au stalinisme ni aux impératifs de la guerre froide, il restera sa vie durant un empêcheur de penser en rond.