Sur le Toit du monde à la fois ombrageux et accueillant, bâton de marche dans une main, carnet dans l'autre, Olivier Weber a peu à peu trouvé ce qu'il recherchait : l'isolement, le recueillement, la méditation, le souffle poétique de la vie sauvage, comme une échappatoire à la vitesse et à la modernité." C'était une vieille promesse. Confronté aux souvenirs des guerres que j'ai couvertes, j'ai voulu me rendre dans une contrée mythique et oubliée, le Mustang. Fermé aux étrangers jusqu'en 1992, ce petit royaume en Himalaya désormais rattaché au Népal est un "petit Tibet' à la culture protégée et sans la tutelle de la Chine.
Avec deux amis, dont un aveugle, et trois Mustangais, dont un prince du pays, je me suis aventuré au-delà de l'Annapurna dans des vallées perdues, sur des montagnes isolées, dans des hameaux dépeuplés qui tutoient les cieux, dans des monastères en renaissance ou désertés. À chaque pas, le cheminement et le pèlerinage intérieur se révélaient plus importants que le sommet, le vagabondage davantage que la conquête.
Après plusieurs semaines d'une marche souvent vertigineuse, cette quête de pureté et de la "montagne intègre' fut l'occasion de réflexions sur le temps, l'hyper-communication de nos sociétés, l'empathie et la compassion, loin du rythme effréné de nos quotidiens. "