traduit de l'allemand (suisse) par Dominique Laure Miermont et Nicole Le Bris
Nous suivions le fleuve depuis des semaines déjà.
C'était le soir, le soleil plongeait dans l'eau,
et sa lumière était entraînée du côté de la mer.
Des oiseaux planaient au-dessus de nous.
Deux jeunes gens marchent le long du fleuve au fil des jours. Leurs rencontres de hasard - une louve, un âne, une renarde, des bateliers, les montagnes bleues - rythment le texte comme autant de symboles du monde vivant. Leur histoire peut se lire comme une séquence poétique de film à la Murnau, dans un mélange brouillé de songe et de réalité, ou comme une allégorie rêveuse de la vie et des rapports humains. Annemarie Schwarzenbach livre ici un récit qui a la saveur des contes d'autrefois, dans une écriture intemporelle, hors de tout ancrage de temps et d'espace. La quête des personnages acquiert dès lors une dimension universelle.