Arrivé au terme de sa longue traversée du Royaume du Nord, Bernard Clavel, la nostalgie au coeur, reprend son chemin, une dernière fois dans ces immensités blanches où hurle un vent à nul autre pareil.
Le « Nordet » souffle sur ses pages qui chantent en forme d'apothéose et de chute, l'esprit des indiens Wabamahigans, leur résistance face aux bâtisseurs de la Baie James et leur lente agonie sur la terre où les avait menés la légendaire Tiska à la poursuite d'un loup blanc. Seule la mort évitera au chef Mestakoshi de voir, de sa tente traditionnelle, son fils et son arrière-petit-fils parmi les Indiens alignés devant le magasin général déchirant à longueur de jour des billets de bingo.
Bernard Clavel nous dévoile l'envers d'une épopée. Avec passion, sans manichéisme. Il nous montre du point de vue de ceux qu'on appelait « les maudits sauvages » un des drames les plus poignants des temps modernes : la disparition d'un monde, d'un peuple sous les coups de boutoir de la civilisation.
Jamais il ne fut plus inspiré, plus attachant, plus fort.