La saga de l’elfe noir Drizzt Do’Urden se poursuit avec un périlleux retour aux sources
Drizzt revient à la terre de son enfance, en Menzoberranzan, où une horreur sans nom ravage les entrailles de la Cité Araignée, semant la mort et la dévastation. L’Assombrissement, la guerre et l’invasion démoniaque en Outreterre ont ravagé le Nord, et le primordial de Gauntlgrym s’apprête à se déchaîner, précipitant Catti-Brie et l’Archimage dans une quête éperdue à la recherche de l’unique pouvoir capable de l’entraver, terré dans les ruines de la Tour de l’Arcane.
Tandis que Jarlaxle échafaude ses manigances, manipulant chacun à la perfection pour créer des alliances entre ennemis jurés et semer la discorde parmi les amis les plus proches, la cité de la Reine Araignée tremble sous les coups des démons et de leur terrible prince. Et si la cité ancestrale des drows devait tomber, qui arrêterait la tempête venue des Abysses ?
Court extrait :
Au cours d’une vie bien remplie, il arrive fatalement que le regard porte par-delà l’horizon, vers l’heure inexorable où l’on servira de pitance aux asticots. La vie est un périple. Un voyage fabuleux dans l’immensité du temps et de l’espace, à tenter d’embrasser des concepts qui nous dépassent. Nous mettons un peu d’ordre dans notre petit coin, bâtissons un havre de paix, une famille si la chance nous sourit.
Les besoins immédiats dévorent l’essentiel de notre temps ; chaque jour voit son lot d’épreuves. Les victoires, si modestes soient-elles, apportent des satisfactions. Avoir le ventre plein, un toit au-dessus de la tête par une froide nuit d’hiver.
La vie est une escalade. Les plus chanceux parviennent au sommet, voient leurs besoins satisfaits… et profitent d’un panorama plus vaste. C’est là qu’a lieu le basculement subtil entre deux questions. « Que construire ? » cède la place à : « Que vais-je laisser derrière moi ? »
C’est peu probable. Je m’attends à vivre l’essentiel de ce qui me reste loin de Bruenor. Jamais je ne l’oublierai et je sais que la réciproque est vraie ; je sens malgré tout que notre long compagnonnage touche à sa fin. Malgré tout l’amour et le respect que je voue au roi Bruenor, je me refuse à voir mes enfants grandir dans les entrailles de la terre, et Catti-Brie partage ce sentiment.
La route nous tend les bras. Vers Longueselle… pour l’instant. Si j’ai appris une chose, en deux siècles d’existence, c’est que les années passent vite. Même celles qui sont riches en rebondissements. Où que me mène cette voie, je sais désormais que l’appel du devoir doit laisser la place aux élans du cœur.
Nombre de gens voient leurs options limitées par telle ou telle entrave. De ce côté-là, je le concède volontiers, j’ai beaucoup de chance ! Une fortune suffisante me permet de dormir sur mes deux oreilles. Aimé de toutes parts, je ne suis en outre responsable que de moi-même… et de la femme de ma vie. Un choix assumé qui ne me pèse nullement.