En 1891, parut pour les fêtes de Noël, à Stockholm, La légende de Gosta Berling, le roman d’une inconnue de trente-trois ans, qui deviendra quelques années plus tard la première femme à recevoir le prix Nobel de littérature.
Selma Lagerlöf nous y raconte la vie étrange, brutale et quelque peu fantastique d’une petite commune du Vermland, province natale de l’autrice, dans la première moitié du XIXe siècle. Ses héros sont des paysans, des officiers retraités, des bohèmes, des maîtres forgerons et surtout Gösta Berling, le pasteur défroqué, buveur, joueur, débauché, qui répand autour de lui la joie et la folie de vivre.
À la manière d’un conte de Noël, le roman de Selma Lagerlöf ressemble à une longue veillée où des personnages bourrus, impulsifs, fantasques, viennent chacun raconter leur histoire. Certaines sont hautes en couleur, d’autres plus poétiques et plus douces.
Entre le roman et le recueil de contes, entre réalité et merveilleux, La légende de Gosta Berling deviendra instantanément un classique de la littérature suédoise, une de ces œuvres si rares où tout un peuple se sent vivre.
Traduit du suédois par André Bellesort