Bien sûr il y a les humains.
Ils s'agitent depuis la nuit des temps. Certains plantent des oliviers dans des terres caillouteuses et rêches, d'autres sillonnent les continents, toujours plus heureux ailleurs qu'ici.
Un mort au cimetière, un autre au champ de déshonneur, chaque défunt écrit l'histoire personnelle de sa famille même si, parfois, il ne reste d'elle qu'une sorcière adoptive et un bocal de placenta.
Ils fuient souvent, les humains : ici, dans une course effrénée, après s'être enrôlés dans une bande révolutionnaire; là, derrière le mur d'un mystérieux potager abritant les lois d'une singulière Académie agricole.
Mais, surtout, il y a la terre.
La terre labourée par le paysan, la terre fouillée par le mineur. Celle que saignent les soldats, celle qui garde l'empreinte de chaque pas.
Meurtrie, blessée, mutilée ou simplement égratignée, la terre de ces quatre récits n'en finit pourtant pas de supporter les humains, de les aimer, et, finalement, d'accueillir en son sein les frêles contours de leurs silhouettes allongées pour un sommeil d'éternité. François Fasula vit à Angers, il a publié trois livres: une petite fiction Cendres chez Deleatur et, aux éditions Alfil, un recueil de nouvelles, Le Voleur de temps ainsi qu'un roman La Vallée nuageuse ou de l'influence du whiskey sur le comportement des anges.